Dissémination...

Dissémination et diaspores...

Issue d'une graine, elle a produit de nouvelles graines, assurant ainsi la pérennité de l'espèce. Son objectif final n'est pas pour autant encore atteint. Il lui reste à assurer la survie de la génération nouvelle.

Au coeur de la forêt, un grand chêne a laissé tomber, à son pied, une multitude de glands contenant chacun une graine. Quelles sont leurs chances de survie? Pratiquement aucune. À l'ombre de cet arbre majestueux, les jeunes pousses n'auront pas assez de lumière, d'espace pour parvenir à maturité. La concurrence est âpre sous ces ombrages.

Une seule solution: s'éloigner de la plante mère, ce qui est une règle générale dans le monde vivant, d'où la nécessité de la dissémination des diaspores*.

*Un diaspore est un fragment d'un végétal capable d'assurer, par quelque moyen que ce soit, la multiplication de ce végétal. Les graines sont les plus fréquentes, mais aussi, par exemple, les stolons de nos fraisiers, les bulbilles, les drageons, sans oublier les fruits, etc...

Différentes stratégies,

- Les stolons, les drageons permettent à la plante de conquérir l'espace en implantant de nouveaux individus à quelques cm de la plante mère. L'avance est bien lente, mais avec le temps, certaines plantes dites invasives se sont fort bien implantées dans nos campagnes ou le long de nos rivières. Cette méthode ne produit que des clones, sans brassage génétique.

L'étude explicative de la répartition des plantes sur notre globe et de son évolution se nomme la chorologie (de choro=lieu).

- L'autochorie comme l'Impatiente et l'Ajonc qui expulsent leurs graines à plusieurs mètres de distance,

- La barochorie, lorsque les graines tombent au sol et peuvent, par exemple, rouler par gravité si le sol est en pente,

- L'hydrochorie pour les plantes d'eau qui confient leurs graines à l'environnement liquide,

- La zoochorie: transport des graines par les animaux, comme les capitules de Bardane ou l'Aigremoine.. Ce moyen est très efficace et permet un transport sur d'assez longues distances.

- L'anthropochorie, qui n'est qu'une variante de la zoochorie. Les semelles ou les chaussettes des promeneurs transportent bien des diaspores. Automobiles, chemins de fer, avions occasionnent, assurent des transports de graines à travers tout le globe. Il faut aussi noter les introductions volontaires de plantes à des fins ornementales, qui se sont ensuite naturalisées comme Robinier pseudoacacia ou l'arbre aux papillons ramené de Chine, qui est devenu envahissant.

- La polémochorie: cette activité que les Hommes semblent affectionner, la guerre, occasionne des déplacements de populations végétales. Certains botanistes pensent que le Carex brizoïdes aurait été introduit dans les Ardennes par les paillasses des soldats allemands, pendant la 1ère guerre. Sisyrinchium montanum, l'herbe aux yeux bleus,, aurait suivi les troupes américaines.

- La myrméchorie: est le transport des graines par les fourmis. Elle ne concerne que des graines de petite taille, mais est plus importante qu'on ne le soupçonne.

- L'anémochorie: en équipant leurs fruits de pappus (Pissenlit), de soies plumeuses (Clématite), d'ailes membraneuses (Tilleul), bon nombre de plantes utilisent le vent pour disperser leurs graines.

Graine de Chardon marie (Sylibum marianum) avec son pappus.

Dispersion spatiale

Cette dispersion spatiale présente de nombreux avantages:

- Atteindre des habitats propices et favorables au développement des futures pousses,

- Diminuer la compétition entre individus en les disséminant sur un plus large territoire,

- Échanger des individus entre populations et favoriser ainsi le brassage génétique,

- Créer de nouvelles populations, en colonisant de nouveaux milieux.