Le Monde des Plantes (fin)

Évitez les idées

Les idées préconçues sont des modèles que l’on attache, à des situations, des gens, des objets et à tout ce qui vit. Elles permettent le classement, le rangement du monde et nous donnent ainsi l’impression d’être en ordre. Ce n’est qu’une illusion.

Paradoxalement, plus nous sommes instables, plus nous avons d’idées. Les idées que l’on se fait sont souvent bien cachées dans notre inconscient. Nous croyons regarder la vie librement, en fait nous sommes dans le filtre de nos idées et avons des idées sur tout. Une bonne façon de les supprimer est de cesser de les nourrir.

Le remède est simple et doit être administré régulièrement :

N’accordez plus d’importance aux informations fournies par les sens, notamment la vue. Souvent nous considérons la vue comme déterminante dans notre conception de la réalité. Pour notre pratique, regardez la plante, mais n’accordez pas d’importance à ce que vous voyez. Ne fixez pas le regard ; laissez-le souple et relax.

Pensez à rester dans le présent, en intimité avec la plante.

Soufflez les émotions

Les émotions personnelles sont le dernier bug à désactiver.

Ne vous fiez pas aux apparences. Même si elles paraissent chaudes, elles sont le résultat d’un retard de fonctionnement.

Nous sommes toujours en quête d’émotions, comme des affamés.

L’intention cachée est toujours la même :

prendre, inspirer de l’émotion pour exister.

Pour perdre ce tic, prenez l’habitude de souffler en direction de la beauté. Quand vous admirez un paysage, au lieu d’inspirer, essayez l’expire, donnez votre souffle.

Aussi pour vous affranchir de vos émotions, ouvrez votre coeur à la générosité… en grand. Donnez !

Le Salut au Soleil

La sixième clef est bien connue de toutes les traditions. C’est une expérience complètement magique.

Maintenant que vous le savez, vous allez faire attention aux attitudes parasites. Pensez aux cinq clefs. L’expérience est simple.

Levez-vous quelques minutes avant le soleil. Peu importe que vous soyez en appartement ou à la campagne, que vous voyiez le soleil ou non. Placez-vous debout, pieds nus, face au levant et posez une main au milieu du sternum. Puis évoquez le soleil. N’essayez rien. Sentez simplement le lien au soleil et entrez dans le moment du lever du soleil. Entrez dans l’instant, sans rien attendre, comme s’il n’y avait aucun après. Oubliez que vous voyez, oubliez le soleil que vous connaissez.

Laissez-le « moment soleil » prendre le pas sur toute autre préoccupation, seul, votre âme reliée au soleil. Ensuite, sortez de « l’état soleil » et n’essayez pas de vous rappeler ce que vous avez vécu. Ce salut au soleil ne dure que quelques instants, jamais plus d’une minute, ce qui est déjà considérable.

Au-delà de ce temps, il y a un risque de complaisance et donc d’émotion personnelle. Dans ce cas, vous ne serez plus en lien avec le soleil, mais... avec vous-même. Contentez-vous de quelques secondes. L’état de conscience soleil prendra naturellement sa place dans votre coeur puis dans votre âme.

Il est bon de pratiquer ce salut au soleil le plus régulièrement et le plus souvent possible. C’est avec la régularité et la persévérance que vous allez reprogrammer une attitude générale fondamentalement altruiste sur le monde.

Par la pratique régulière du salut au soleil, nous retrouvons à terme une droiture qui valide les cinq clefs précédentes.

Un article de Claude Lefebvre extrait des revues 1 et 2 de l'ELPM "Hommes, plantes et nature"