Lors des descriptions de plantes...
Vous m'avez souvent entendu citer Discoride, Pline ou Sainte Hildegarde
Je vais , donc, vous présenter tout au long de la semaine ces trois personnages qui nous ont laissé tant de savoirs, pour certains, toujours d'actualité.
Je vais commencer par Sainte Hildegarde, après tout, c'est une femme et je lui donne ici la priorité.
Hildegarde de Bingen
Hildegarde de Bingen, née le 16 septembre 1098 à Bermersheinet et morte le 17 septembre 1179 (près de Bingen), est une religieuse bénédictine mystique, compositrice et femme de lettres du XIIème siècle.
Dixième enfant d'une famille noble,très vite elle est passionnée par la religion et touchée par des phénomènes mystiques. Hildegarde affirmera avoir reçu les premières grâces dès trois ans : « Dans la troisième année de mon âge j'ai vu une telle lumière que mon âme en a été ébranlée, mais à cause de mon enfance je n'ai rien pu en dire »
À l'âge de huit ans, elle entre au couvent des bénédictines de Disibodenberg sur le Rhin, . Elle prononce ses vœux perpétuels et reçoit vers l'âge de quatorze ou quinze ans le voile monastique.
Hildegarde est élue abbesse de Disibodenberg, à l'âge de 38 ans.
Elle commence à 43 ans à consigner les visions qu'elle a depuis l'enfance, dans « sache les voies de Dieu ».
Hildegarde de Bingen est médecin, son double don de voyance et de guérisseuse en fait l’un des plus renommés de son temps. Sa médecine combine des éléments savants de grands auteurs, et des ressources locales de médecine populaire. Ses ouvrages médicaux sont au nombre de trois.
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Hildegard_von_Bingen_Liber_Divinorum_Operum.jpg?uselang=fr
Le Liber divinorum operum simplicis hominis ( Livre des œuvres divines )
Est un mélange de théologie et de médecine, où elle expose ses idées en visions cosmiques. L'organisation de l'univers et la nature de l'Homme ont pour origine commune la création divine. Les deux ne peuvent être séparés, de grandeur différente, ils ont été construits selon les mêmes proportions. Un principe d'analogie universelle fait de l'Homme un petit monde dans le grand (microcosme dans le macrocosme). L'Homme est le miroir du monde qu'il reflète par l'organisation de son corps. Dans un de ses manuscrits, conservé à Lucques, on trouve la miniature ci-dessus, représentant un homme aux bras étendus dans un cercle (recevant toutes les influences cosmiques), dont le dessin sera modernisé par Léonard de Vinci dans l'Homme de Vitruve.
Hildegarde de Bingen a une grande connaissance de la pharmacopée et, utilise tout ce que la nature pouvait lui offrir en matière de traitements : les simples, bien sûr, mais aussi les minéraux.
Elle attribue ainsi des vertus protectrices, curatives, prédictives, purificatrices aux minéraux suivant en cela des pratiques antiques, basées sur un symbolisme magique.
À côté de pratiques pouvant sembler étranges ou superstitieuses...
... on trouve des intuitions pénétrantes ou des idées à venir sur la physiologie humaine : comme l'affirmation que la Terre tourne autour du Soleil, placé au centre du monde, que les étoiles fixes sont en mouvement, et que le sang circule dans le corps. Ou encore ce conseil préventif, dans Causæ et Curæ sur les maux de dents :
« Celui qui veut avoir des dents fermes et saines doit, le matin, lorsqu'il se lève, mettre de l'eau pure et froide dans sa bouche et la garder un petit moment dans sa bouche pour ramollir la malignité qui se trouve entre ses dents ; ainsi, l'eau qu'il a dans sa bouche lave ses dents et, s'il le fait souvent, la malignité ne croîtra plus autour de ses dents, qui resteront saines ».
Elle conçoit la théorie des quatre humeurs, non pas comme des liquides organiques, mais comme des ensembles de tendances, de prédispositions et de réactions morbides, sur un double plan physique et spirituel. Elle s'intéresse ainsi à la mélancolie, qu'elle voit dans l'histoire de l'Homme comme une conséquence du péché originel chrétien : « Au moment où Adam a désobéi à l'ordre divin, à cet instant même, la mélancolie s'est coagulée dans son sang ».
"Le corps est la demeure de l'âme avec une porte, des fenêtres et une cheminée. L'âme fait entrer et sortir les pensées comme par la porte (le cœur), le cerveau est la cheminée de l'âme qui discerne et évacue les mauvaises pensées. Les fenêtres apportent la lumière « les yeux sont les fenêtres de l'âme. On peut voir l'âme d'un homme dans ses yeux ».